Le jour. Cette période d’une journée où le soleil imposait son règne de lumière. Cette période propice à la vie, à la joie, à l’amusement. Cette période si animée par la simple présence de l’astre doré, qui nous dominait. Qui nous regardait. Le jour. Cette période détestée par la créature que j’étais. Toutes ces couleurs chaudes m’éblouissaient. Tout ces bruits présents dans la forêt m’assourdissaient. Je détestais le jour. Seule la nuit savait m’être de bonne compagnie. Pourtant… En cette journée… Je fus tirée du lit par un sentiment étrange. Le soleil poursuivait sa course dans le ciel, et je fus tirée de mon sommeil par des murmures… chaleureux. Rien que ne réveillait mon âme d’enfant terrifiée. Rien qui ne réveillait les abysses glaciales de ma non-existence.
Non… Ce fut ces murmures si joyeux, si… Vivants qui me réveillèrent, ce matin là.
Dremora… Viens, ma chère enfant...
C’était une voix de femme… Une voix qui me semblait si famillière et pourtant si lointaine… C’est avec lenteur que je me décidais à sortir de ma clairière, vêtue d’une longue cape chaude, recouvrant l’intégralité de mes cheveux et de mes oreilles. Il me fallait trouver la source de cet appel, quitte à abandonner mon confort le temps de quelques jours… Je me mis en marche, dans cette journée qui s’annonçait longue… Le soleil tapait dans mon dos, et je remerciais le temps d’être glacial. La chaleur… Depuis combien de temps rejetais-je cette dernière ? Je ne comptais plus les jours, les mois, ni les années… Je ne saurais même dire combien d’année avais-je vécu… Car avais-je réellement vécu? N’étais-je pas perdu entre ces deux mondes?
Dremora… Viens en mon sein, chère enfant...
Au fond de moi, je priais pour que ce ne soit enfin que l’appel de la mort. Qu’elle vienne me cueillir et abréger ce semblant de vie. La créature que j’étais n’avait pas sa place dans un monde si “paisible”. Je n’appartenais à aucun passé, aucun futur, aucun présent… J’étais là, et j’errais au cours du temps. Alors que mes pensées ne se focalisaient que sur cette voix, sur sa signification… Mes pieds, eux, marchaient sans fin, jusqu’à atteindre la lisière de la forêt de Démérionne. Je m’arrêtais alors. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas quitté ce lieu qui était ma maison. Je me plaisais à croire que cette forêt était mienne, et qu’elle serait ma tombe. C’est dans un soupir que d’un pas, je foulais cette barrière invisible. Je n’étais plus dans cette forêt. J’étais sur les plaines de Lunaria. Je ne savais vers où je faisais route.
Pendant des heures et des heures, je marchais. Pendant des heures et des heures, le paysage me semblait être le même, et... Le jour m'affaiblissait. Comme si la nuit ne tomberait jamais, comme si la Lune ne viendrait jamais remplacer ce démon fait de lumière... Comme si le Royaume des Ombres ne prendrait jamais sa place aujourd'hui. Bientôt, je venais à manquer d'énergie. Je n'avais jamais été faite pour le voyage. Des muscles? Que nenni. C'est ainsi que je m'effondrais sur le sol, au milieu de cette plaine sans fin.
Des bêtes assoiffées viendront surement me dévorer... Déchiqueter ma chair pour laisser à mon esprit le temps de s'échapper. Viendras-tu me chercher, vieille amie?
[HRP: Désolée, j'espère que l'ouverture t'ira... Si tu as le moindre soucis, envoie-moi un MP !
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