Du coin du feu au clair de Lune [RP avec Laureline]

Attablé près du feu, comme à son habitude, Ganen sirotait sa bière dans la petite taverne du centre de Puymirail, jaugeant l'humeur de la foule, récoltant comme à son habitude quelques informations qui circulent habituellement dans ce genre d'endroits, à qui sait les entendre. Seulement, aujourd'hui,  il n'était pas dans le même état d'esprit que d'habitude, quelque chose lui pesait. Il ne savait pas exactement quoi, mais il savait que les évènements des derniers jours lui avaient valu, et lui vaudraient sûrement encore quelques soucis, et c'était probablement ce qui devait se répercuter sur son mental actuel.

Avec un tel poids sur la poitrine, il n'en pouvait plus de l'air chaud et sec de l'âtre de cette taverne, et il devait trouver une solution pour apaiser son âme et son corps, et rapidement, sous peine de déprimer. L'air extérieur lui ferait sûrement le plus grand bien.
C'est ainsi qu'il quitta l'odeur attrayante du ragout qui mijotait sur le feu pour l'air pur de dehors. Il sorti dans la rue et fut surprit par la fraicheur inhabituelle de la saison. Il était sûrement resté plus longtemps qu'il ne l'avait escompté près du feu, au vu de la hauteur de la Lune dans le ciel et de la difficulté de son corps à se réadapter à la fraicheur ambiante. La Lune, pleine et dégagée, éclairait à elle seule les rues presque désertes de Puymirail, et la fraicheur de la nuit les avait vidés aussi bien que l'heure du repas qui sonnait depuis quelques dizaines de minutes déjà.

Aussitôt hors de la taverne, avec les deux petites portes à battants en bois qui claquaient derrière lui dans ce son si caractéristique, Ganen se mit à errer sans but à travers la ville, sans réellement faire attention à où il allait, tournant au hasard des rues et ruelles, perdu dans ses pensées. Déserter l'armée ainsi n'avait sûrement pas été la meilleure idée qu'il ait eue, mais au moins, il pouvait se targuer d'être libéré du joug de son père, et surtout, de l'influence de son frère ! Il ne savait pas encore trop quoi faire pour gagner sa vie, et sa dernière solde de Soldat commençait à sérieusement accuser le coup de ses pintes nocturnes et de ses nuits à l'auberge, et son père ne lui céderait sûrement pas volontairement quelques piécettes pour subvenir à ses besoins. Il devait trouver quelque chose, et rapidement.

C'est de cette pensée qu'il fut violemment sorti par l'apparition brusque et soudaine d'une créature qui disparu aussitôt aperçue. Une minuscule créature claire, si agile qu'elle disparu en un clin d'œil, ne laissant à Ganen que l'impression d'avoir aperçu quelque chose. C'était d'ailleurs tellement fugace qu'il décida de mettre ça sur le dos de sa torpeur et de l'ignorer complètement, reprenant la route qui se dressait devant lui et qui l'avait mené de retour à quelques pas de la taverne. Et il y serait entré s'il n'avait pas entendu ce cri résonner dans la rue.

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